Toujours connecté, jamais assez ?
On scrolle, on like, on partage.
Les réseaux sociaux rythment notre quotidien : source d’inspiration, oui — mais aussi de comparaison. Chez les jeunes adultes, cette pression invisible de » perfection » devient de plus en plus pesante. Il est temps de faire tomber les filtres et de parler vrai.
Un miroir trop lisse
Chaque jour, on est exposé à des dizaines — voire des centaines — de contenus qui nous montrent des vies apparemment parfaites : carrières impressionnantes, corps idéalisés, couples épanouis, voyages de rêve… À force de voir ces images, on en vient à croire que c’est la norme. Et qu’on est » en retard » ou » pas assez » si notre vie n’y ressemble pas.
Pourtant, selon l’Organisation mondiale de la santé (2024), 11 % des jeunes en Europe présentent un usage problématique des réseaux sociaux. Ce type de consommation est lié à une augmentation des troubles du sommeil, de l’anxiété, de la fatigue mentale et d’une forme de dépression numérique.
On l’oublie trop souvent : ce qu’on voit en ligne, c’est une vitrine. Une mise en scène soigneusement choisie, parfois retouchée, qui ne reflète qu’un fragment de la réalité. Ce n’est pas un hasard si les comparaisons sont fréquentes — et douloureuses. Car on se compare à une image, pas à
une personne dans toute sa complexité.
Moins de filtres, plus de dialogue
Heureusement, une autre tendance émerge peu à peu : celle de l’authenticité. De plus en plus de créateurs et créatrices de contenu choisissent d’aborder la santé mentale sans fard. Ils parlent de leurs moments de doute, de leur passage en thérapie, de ce que signifie vraiment » prendre soin de soi « .
Une enquête menée en France par YouGov (2024) révèle que près d’une jeune sur deux entre 18 et 24 ans estime que les réseaux sociaux ont un effet négatif sur leur bien-être psychologique.
Mais paradoxalement, ces mêmes réseaux deviennent aussi des espaces où on peut se sentir moins seule. Là où les tabous commencent à tomber.
Comment retrouver un équilibre ?
Il y a des gestes simples mais puissants :
- Désactiver les notifications pendant certaines plages horaires.
- Faire du tri dans les comptes suivis : privilégier ceux qui inspirent, qui apaisent, qui font du bien.
- Instaurer des moments « hors ligne », pour se reconnecter à soi et à son environnement réel.
- Et surtout : parler. À un ami, un proche, ou un professionnel. Car demander de l’aide est une force, jamais une faiblesse.
La santé mentale n’est pas un luxe réservé à quelques-uns. C’est un socle fondamental, une condition pour vivre pleinement. Et si les réseaux sont des vitrines, pourquoi ne pas y exposer un peu plus de vrai ? Pas pour les likes — mais pour alléger, un peu, le poids que beaucoup portent en silence. ☉