Les tendances jardin de l’été 2025
Cet été, le jardin – voire même le balcon – se transforme en un véritable paradis parfumé, coloré et savoureux. Fini les potagers classiques en rangées bien droites : place à des espaces créatifs et sauvages où légumes oubliés, fleurs comestibles et herbes savoureuses forment ensemble un mini-écosystème. Le jardinage devient une activité communautaire, durable et créative, en harmonie avec les saisons.
Le jardin est de nouveau sous les projecteurs, non seulement comme lieu idyllique de ressourcement, mais aussi comme laboratoire d’idées et d’expérimentations autour de la biodiversité, de la justice sociale et d’un avenir durable. « Depuis la crise du coronavirus, on a observé un vrai changement », affirme Angelo Dorny, auteur et gourou du jardinage en Flandre. « Le jardin mixte, où potager et jardin d’agrément coexistent, gagne en popularité. La pelouse aux bords parfaitement taillés n’est plus une nécessité : on peut laisser place à plus de naturel et de sauvagerie. »
La nature comme modèle
L’attention se déplace de l’esthétique pure vers une combinaison intelligente entre beauté et utilité. Non seulement les légumes et les fleurs ont leur place, mais aussi les abeilles, papillons et autres pollinisateurs, essentiels dans ce nouveau récit jardinier. Les ruches et les petits hôtels à insectes attirent des animaux utiles qui restaurent la biodiversité.
« On peut stimuler cette biodiversité en plantant des fleurs aux floraisons échelonnées, en installant un petit point d’eau et en optant pour une végétation en strates », explique Yacine Ryckebusch, expert en jardinage écologique chez Velt asbl. Angelo Dorny recommande même un coin «sale», mais maîtrisé, avec des feuilles mortes et des branches, servant d’abri aux oiseaux et insectes.
Avec le réchauffement climatique, la demande pour des arbres procurant de l’ombre est en forte hausse, ce qui s’inscrit dans une logique de durabilité. Le choix des plantes est crucial pour un jardin respectueux de l’environnement. Il est prouvé qu’une haie verte comme clôture peut faire baisser la température de 1°C. Le béton est à proscrire. Les matériaux naturels comme le bois, le bambou ou le liège sont durables et apportent une ambiance chaleureuse au jardin.
« Chez Velt, nous lançons de nombreuses actions pour valoriser les plantes et cultures indigènes », explique Yacine. « Les légumes de saison cultivés localement nous rendent moins dépendants des importations et sont bien meilleurs pour le climat
Cela renforce aussi notre autonomie. L’intérêt pour les légumes oubliés comme le chou palmier, le panais ou le salsifis ne cesse de croître. Ils enrichissent non seulement l’offre locale, mais aussi notre palette de saveurs. Il en va de même pour les fleurs comestibles. La bourrache, l’anthemis couronné ou la capucine se cultivent facilement dans un jardin en pot. »
Rien de plus agréable que de cueillir ses propres tomates cerises ou de couper quelques herbes fraîches pour rehausser un plat. C’est aussi amusant pour les enfants qui apprennent ainsi d’où vient leur nourriture. Et nul besoin d’un grand terrain.
« Un jardin de cueillette peut déjà être réalisé sur un mètre carré », explique Angelo. « En pleine terre, on peut créer un lit surélevé délimité par quatre planches, de préférence rempli de terre sans tourbe. On y cultive des fleurs à couper, des herbes aromatiques ou de petits légumes. C’est également possible sur une terrasse ou un balcon, il faut juste un peu plus de profondeur. »

Jardiner ensemble avec le quartier
Pas de place à la maison ? Il existe toujours les jardins urbains, vergers communautaires et forêts comestibles. Ces initiatives vertes ne concernent pas que l’alimentation. Elles rassemblent les gens et dynamisent les quartiers. Un jardin urbain devient un lieu de rencontre, une salle de classe, une parenthèse de vacances à deux pas de chez soi. On y partage des connaissances, on s’entraide, on tisse des liens durables qui vont bien au-delà d’une saison.
« Le sentiment de solidarité autour d’un jardin de quartier fait des merveilles. Cela crée du lien entre les personnes et c’est la manière idéale de se reconnecter aux saisons, à l’origine des aliments, et au simple plaisir de voir pousser quelque chose de ses mains », affirme Yacine de Velt.
Jardins de cueillette et balades-récoltes
Les jardins de cueillette gagnent en popularité : des lieux où, contre une modique contribution, vous pouvez cueillir vous-même des fleurs, des légumes ou des fruits. Ce sont des découvertes ludiques, idéales pour les familles, amis ou voisins. Chercher ensemble la fraise la plus mûre ou le plus beau tournesol, avec pour récompense un panier plein de senteurs et de couleurs, et une tête pleine de souvenirs.
Certaines personnes recherchent aussi des connaissances plus pointues, comme apprendre à différencier les herbes comestibles des plantes toxiques. Pour elles, les balades-récoltes avec des experts sont idéales. Ensemble, on parcourt forêts et champs avant de cuisiner la récolte du jour.
La technologie, alliée silencieuse de la nature ?
À première vue, gadgets technologiques et jardin naturel et durable semblent incompatibles. Pourtant, ils peuvent se renforcer mutuellement. Les technologies intelligentes permettent de gérer la nature de manière plus consciente, efficace et durable. Pensez aux systèmes d’irrigation intelligents qui mesurent précisément les besoins en eau d’une plante, évitant ainsi le gaspillage et préservant la santé du sol, ou aux capteurs météorologiques qui vous alertent quand semer, récolter ou protéger vos cultures de la sécheresse ou du gel, le tout en phase avec le cycle naturel.
« Mais si vous connaissez la composition de votre sol et choisissez les bonnes plantes, vous pouvez déjà aller très loin sans tous ces systèmes coûteux », nuance Angelo Dorny.
Se reconnecter à la nature et à soi-même, mettre les mains dans la terre, suivre le rythme des saisons, et simplement être au milieu du vert : c’est une forme de méditation. Cela nous aide à ralentir et à retrouver notre souffle. Dans un monde saturé de stimulations et de stress, le slow gardening offre un contrepoids. Le jardinage comme thérapie pourrait bien être la tendance de 2025. ☉