Vous êtes issue de la télé-réalité. Avez-vous trouvé difficile de vous lancer dans l’influence avec cette image ou cela a-t-il été un tremplin pour vous ?
« Ni l’un ni l’autre. Je ne serais pas là où j’en suis sans cette expérience, donc je ne vais pas renier mon passé. Cependant, pour évoluer, j’ai fait des choix stratégiques : j’ai arrêté de travailler avec des marques associées à la télé-réalité afin de collaborer avec de grandes enseignes. J’ai privilégié mes ambitions plutôt que l’argent facile, et cela a fini par payer. »
Justement, on vous a vue récemment à la Fashion Week, et vous collaborez avec des marques prestigieuses comme Jean-Paul Gaultier. Était-ce un objectif pour vous de travailler avec de grandes maisons de mode ?
« Mon but ultime est de représenter la femme moderne et d’en finir avec l’idée que la femme idéale doit forcément être une taille 36, avoir une vie parfaite et sans accrocs. J’ai une liste de rêves et d’objectifs que j’établis chaque année pour les un, deux ou trois ans à venir. Y figurait notamment mon souhait de défiler lors d’une Fashion Week. Je suis allée à Dubaï où j’ai défilé pour une marque. C’est une vraie consécration pour moi, et surtout la preuve que tout est possible. Je veux montrer aux femmes qu’on peut représenter de grandes marques et défiler, même à 37 ans et avec une taille 44-46 ! »
Vous êtes une fervente adepte du body positive. Vous avez d’ailleurs récemment publié un message revendiquant l’idée que personne n’est parfait et que l’essentiel est de s’accepter tel que l’on est. Est-ce une valeur qui vous tient particulièrement à cœur, notamment dans un contexte où de nombreux jeunes sont influencés par ce qu’ils voient sur les réseaux sociaux ?
« Ce que j’ai envie de transmettre avant tout à travers mes publications, c’est l’amour, sous toutes ses formes : l’amour de soi, l’amour des autres… Mais l’amour de soi en premier lieu. Nous sommes souvent plus durs avec nous-mêmes qu’avec les autres et cette bienveillance envers nous-mêmes a tendance à être oubliée. En tant qu’influenceuse, je sais que je montre une vie qui fait rêver. Mais ce que je veux surtout partager, c’est que la vie est faite de changements, qu’ils soient physiques ou mentaux, et que c’est tout à fait normal. L’essentiel est de chercher à vivre la vie la plus agréable possible pour soi-même, sans se mettre de pression inutile. Aujourd’hui, nous sommes dans une société qui pousse toujours à en vouloir plus, à se comparer, à se juger sévèrement. »
D’où vient ce mal-être, selon vous ?
« Pour moi, tout cela découle d’un manque d’amour : un manque d’amour pour soi, pour ce que l’on a déjà, pour ce que l’on est. C’est ce message que je veux faire passer. Il faut en finir avec cette idée qu’il faut être parfait pour être aimé. Pendant des années, j’ai cru qu’il fallait correspondre à un idéal pour mériter l’amour des autres, jusqu’à ce que je me rende compte que je m’étais oubliée en chemin. Ma dernière relation a été un électrochoc : je me suis aperçue que j’étais prête à tout sacrifier pour être aimée et acceptée. Mais à quel prix ? Je ne m’aimais plus moi-même. C’est à ce moment-là que j’ai compris que je passais à côté de l’essentiel : m’accepter et m’aimer avec mes forces et mes faiblesses. »
« J’ai privilégié mes ambitions plutôt que l’argent facile et cela a fini par payer. »

Ce changement d’approche sur vos réseaux sociaux a-t-il été bien accueilli par votre communauté ?
« Oui, et je pense que c’est justement ce qui manquait. Aujourd’hui, on parle de plus en plus d’authenticité sur les réseaux. J’ai toujours été moi-même, mais je cherchais malgré tout à rentrer dans des cases. Je pensais que pour travailler avec de grandes marques, il fallait ressembler aux autres influenceuses. Puis un jour, j’ai décidé d’assumer pleinement qui j’étais, sans chercher à plaire à tout prix. Et finalement, cela a fait de moi un profil unique en Belgique. Ce tournant a été très bien accueilli, tant par ma communauté que par les marques. »
Vous êtes également passionnée de décoration. Où en êtes-vous dans vos projets déco ?
« Oui, ça a toujours été et cela reste une passion. Mais aujourd’hui, j’ai simplement moins de projets en cours, donc je le partage moins. »
Si vous n’aviez pas choisi le parcours que vous avez aujourd’hui dans l’influence et l’entrepreneuriat, quel métier auriez-vous exercé ?
« J’ai fait des études de marketing, donc la publicité m’intéressait beaucoup. Mais je pense que j’aurais aussi pu me diriger vers la décoration d’intérieur. J’ai besoin d’indépendance et d’un métier créatif. Donc, que ce soit la déco, la direction artistique pour des marques ou des personnalités publiques, cela aurait toujours été dans le domaine de la création. »
Vous incarnez une image positive et inspirante sur les réseaux. Mais comme tout le monde, vous devez avoir des jours sans. Comment gérez-vous ces moments où vous ne vous sentez pas au top ?
« Bien sûr, et c’est important d’en parler. J’ai d’ailleurs réalisé un réel sur ce sujet. Je commence la vidéo en disant : Aujourd’hui, je suis fatiguée, je ne suis pas dans un bon mood. Tout le monde traverse ces moments-là et il faut les accepter plutôt que les combattre. J’ai appris à les accueillir avec bienveillance. Si je me réveille en me trouvant fatiguée ou moins jolie, je ne me mets plus de pression : je sais que demain ira mieux. J’ai aussi développé des petites astuces pour ces jours-là : je prends le temps de me chouchouter, je me prépare un bon jus de citron, je me coiffe, je choisis une tenue qui me donne confiance. Ces petites actions m’aident à mieux vivre mes journées plus difficiles. »
Qu’est-ce qui vous motive le matin ? Avez-vous une routine, une phrase ou une habitude qui vous aide à démarrer la journée avec une énergie positive ?
« Cela peut paraître simple, mais en tant que maman, ce qui me motive vraiment, ce sont les câlins avec mon fils avant de me lever. C’est un moment précieux pour moi. Ensuite, j’aborde la journée avec la volonté de me surpasser, une motivation que j’associe à mon rôle d’entrepreneuse. Chaque jour, je veux donner un peu plus pour avancer. Je remarque que les jours où mon fils est chez son papa, le week-end par exemple, il m’est plus difficile de me lever en me sentant pleinement rechargée. En dehors de cela, mes huit heures de sommeil sont essentielles. Êtes maman solo et gérer plusieurs activités entrepreneuriales exige une bonne hygiène de vie. Pour moi, s’aimer signifie aussi prendre soin de soi : bien manger, faire du sport, dormir suffisamment. J’ai compris que pour être performante, je dois respecter mes besoins. C’est pourquoi je n’hésite pas à refuser une sortie entre amies si je sais que le lendemain m’attend une grosse journée. Ma priorité, c’est d’être en forme et de m’investir pleinement dans ce que j’aime. »
Vous êtes maman d’un petit garçon de 9 ans. Comment gérez-vous son exposition sur les réseaux sociaux ?
« Je ne reçois pas de critiques à ce sujet, car je fais très attention. Pharrell sait ce que je fais, et je lui demande toujours son avis avant de poster quoi que ce soit. Il a son mot à dire. Mon compte reste avant tout centré sur moi, mais il fait partie de ma vie et parfois, il aime lui-même apparaître dans mes stories. »
« Je veux montrer aux femmes qu’on peut représenter de grandes marques et défiler, même à 37 ans et avec une taille 44-46 ! »
Vous revendiquez fièrement vos origines belges. Est-ce important pour vous d’être l’une des influenceuses belges les plus reconnues à l’international ?
« Oui, vraiment ! La Belgique a beaucoup à offrir. Même si le marché belge est plus restreint que les marchés français ou néerlandais, j’aime représenter mon pays. »
Avez-vous un endroit coup de cœur en Belgique où vous aimez vous ressourcer ?
« J’adore l’hôtel The Notary à Bruges, un véritable cocon hors du temps. J’aime aussi notre côte belge, louer un Airbnb à Knokke, ou encore partir dans les Ardennes. J’adore les endroits où l’on peut se déconnecter, comme les Cabanes de Rensiwez. »
Un coup de cœur pour une destination à l’étranger ?
« Mon coup de cœur absolu, c’est l’Île Maurice. J’aime aussi Dubaï, mais surtout en mode familial. Beaucoup ne le savent pas, mais c’est une destination très agréable avec un enfant. »
Vous testez beaucoup de produits de beauté. Quel est celui dont vous ne pourriez absolument pas vous passer ?
« L’huile KissKiss de Guerlain. Elle hydrate les lèvres tout en réhaussant leur couleur naturelle. J’en applique aussi sur mes pommettes pour un effet bonne mine. »
Et un produit dont vous pourriez facilement vous passer ?
« Le fond de teint. Je préfère utiliser un anti-cernes et une touche de blush liquide, mais je mets très rarement du fond de teint. »
Avez-vous une citation ou une philosophie qui vous guide ?
« Oui ! ‘On ne vit qu’une fois’ et ‘je ne serai jamais aussi jeune qu’aujourd’hui’. Cela me pousse à saisir les opportunités sans attendre. J’aime aussi la phrase « I love you, but I love me more », qui rappelle l’importance de s’écouter et de se respecter sans tomber dans l’égoïsme. »
Un livre ou une série que vous recommanderiez ?
« J’adore The Book You Wish Your Parents Had Read, un livre sur le développement personnel et l’éducation moderne. Côté série, Le chemin de l’olivier est fascinante : elle traite des énergies, du transgénérationnel et du pouvoir de l’intention. »
Quel conseil donneriez-vous à ceux qui veulent se lancer dans l’influence ?
« Ne pas sous-estimer la charge de travail et être prêt à affronter les critiques. S’exposer sur les réseaux sociaux signifie aussi être confronté à la méchanceté. Heureusement, j’ai une communauté bienveillante, mais cela reste un défi quotidien. »
Le Saviez-vous…
Aurélie est une fan absolue de karaoké. « J’adore chanter et j’aime encore plus le karaoké. Une fois que j’ai le micro en main, il est très difficile de me l’enlever. Pour moi, une soirée réussie passe souvent par un moment karaoké.»