Carrière

Entreprendre : les clés pour passer de l’idée au projet et se lancer

mars 27, 2025
par Caroline Beauvois

Vous avez une idée de business en tête, mais vous ne savez pas par où commencer ? Confronter son idée, tester le marché et s’entourer d’experts sont des étapes clés. Entre aides publiques, conseils d’experts et état d’esprit, voici quelques tips pour passer de l’idée au projet concret. 

Se lancer dans l’entrepreneuriat peut ressembler à une montagne infranchissable. Pourtant, à condition de suivre certaines étapes essentielles, de nombreuses solutions existent pour accompagner les entrepreneurs. Et non, vous n’êtes pas seul(e) dans cette nouvelle aventure. 

De l’idée au projet : tester, comprendre, affiner 

Tout d’abord, une idée est loin d’être suffisante pour se lancer. « Une bonne idée n’est pas nécessairement un bon projet d’entreprise », commente d’emblée Olivier Malmendier, Project Manager chez Wallonie Entreprendre. Il est essentiel de la confronter à des avis extérieurs, hors de votre entourage proche dont l’avis peut être biaisé, notamment ceux d’experts ou de potentiels utilisateurs. 

Avant tout, votre idée doit répondre à un problème concret, insiste Bernard Surlemont, professeur d’entrepreneuriat à HEC Liège : « Avoir une idée géniale en soi n’est pas primordial. Ce qui compte, c’est la solution qu’elle apporte à un problème. Il faut donc valider le besoin réel sur le terrain. » Parler directement aux parties prenantes est plus efficace qu’un simple questionnaire en ligne, souligne-t-il. Un préprototype permet d’obtenir des retours précieux avant d’investir davantage.  

Une étude financière de base est ensuite essentielle : « Même sommaire, elle évite de foncer droit dans le mur », ajoute Olivier Malmendier. Cette analyse, parfois appelée « étude carton de bière », se concentre sur l’essentiel : quels sont mes coûts, mon prix de vente, et quel volume dois-je vendre pour faire des bénéfices ? 

Il faut oser parler de son projet. Si vous avez peur qu’on vous vole votre idée, c’est qu’elle n’en est pas une.

Bernard Surlemont • Professeur d’entrepreneuriat à HEC Liège

S’entourer et ne pas rester seul 

De nombreuses structures existent pour accompagner les entrepreneurs. L’accompagnement gratuit est une réalité. « Wallonie Entreprendre coordonne une quarantaine d’organismes, allant des couveuses pour les demandeurs d’emploi aux incubateurs pour étudiants, en passant par des programmes pour projets innovants. » Ces structures aident à construire un business plan solide, essentiel pour convaincre banquiers et investisseurs. Les couveuses permettent notamment de tester une activité tout en conservant un revenu de chômage. « Cela minimise les risques des premiers mois », souligne Olivier Malmendier. À Bruxelles, hub.brussels propose également ces services. Bernard Surlemont met en garde contre l’isolement : « Il faut oser parler de son projet. Si vous avez peur qu’on vous vole votre idée, c’est qu’elle n’en est pas une. Développer son réseau est essentiel pour un entrepreneur. » 

L’aspect administratif peut aussi sembler intimidant. À partir du moment où votre idée est validée et étudiée, des étapes incontournables se succèdent : choisir une structure juridique, immatriculer son entreprise (numéro BCE) et ouvrir un compte professionnel. « Il est souvent utile de consulter un comptable dès le départ, mais c’est à vous de guider les experts vers vos objectifs », prévient Olivier Malmendier. 

Pour les projets technologiques, les CEEI (Centres Européens pour l’Entreprise et l’Innovation) apportent une expertise pointue, notamment en propriété intellectuelle et en recherche de financement. Mieux vaut donc se renseigner ! 

Les qualités pour réussir 

Si l’accompagnement est précieux, l’entrepreneur doit aussi cultiver certaines qualités. « Curiosité, créativité, persévérance et capacité à pivoter, liste Bernard Surlemont. Il faut écouter les retours, faire évoluer son projet et ne pas s’obstiner inutilement. Mais il faut aussi une certaine persévérance car l’entrepreneuriat n’est jamais exactement un long fleuve tranquille. » La passion reste un moteur essentiel.  

Enfin, sachez qu’il n’y a pas d’âge pour lancer son entreprise. « Il y a des success stories à 70 ans comme à 18 ans », souligne Bernard Surlemont. Si les jeunes ont sans doute plus de liberté pour prendre des risques, l’essentiel est de s’entourer et d’être bien préparé, note Olivier Malmendier. « Des structures existent pour accompagner les ambitions de tous les profils, jeunes ou seniors. » Alors, prêt à creuser cette idée ? 

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