Healthcare

L’influence des jeux vidéo sur la rééducation physique et cognitive

juin 26, 2025
par Justine Doyen

Les jeux vidéo, autrefois perçus comme une simple forme de divertissement, sont désormais utilisés dans des contextes médicaux pour améliorer la rééducation physique et cognitive des patients. Grâce à des technologies comme la réalité virtuelle et des objets connectés, ils ouvrent de nouvelles perspectives pour les personnes en convalescence après un accident ou un AVC. 

La réalité virtuelle utilisée dans certains cabinets.

L’intégration de la réalité virtuelle (VR) dans les cabinets de rééducation marque une avancée majeure dans les traitements post-accident ou post-AVC. Grâce à cette technologie, les patients peuvent s’immerger dans des environnements interactifs spécialement conçus pour les aider à retrouver leurs capacités motrices. Ces environnements virtuels sont personnalisables selon les besoins du patient et permettent de simuler des situations du quotidien, comme marcher dans un parc ou attraper un objet. Contrairement aux approches classiques souvent répétitives, la VR favorise l’engagement mental et émotionnel, rendant les séances plus dynamiques, concrètes et motivantes. Grâce au côté ludique de l’activité, le patient n’a plus l’impression d’effectuer un exercice imposé. Par exemple, une personne ayant des difficultés à lever le bras peut être invitée à lancer une balle dans un jeu, favorisant le mouvement sans contrainte psychologique. Ce type de rééducation interactive permet également de suivre les progrès en temps réel grâce aux capteurs intégrés. En stimulant le cerveau et le corps simultanément, la VR s’avère efficace pour travailler la coordination, l’équilibre et la mémoire motrice. De plus en plus de professionnels de santé l’adoptent, convaincus par les résultats encourageants et la motivation accrue des patients.

Des muscles stimulés par impulsion électrique.

La stimulation électrique musculaire, ou EMS, s’ajoute à la liste des innovations combinées aux jeux vidéo pour améliorer la rééducation physique. Cette technique consiste à envoyer de légères impulsions électriques sur les muscles afin de provoquer leur contraction. Elle est particulièrement utile pour les patients ayant perdu en mobilité, car elle active les muscles de manière passive au début, puis accompagne l’effort physique à mesure que les capacités reviennent. Intégrée dans un environnement de jeu, l’EMS peut rendre les séances beaucoup plus motivantes. Par exemple, le patient peut contrôler un avatar dans un jeu vidéo en effectuant de vrais mouvements, assistés par l’EMS. Cela l’encourage à se concentrer sur les gestes à accomplir, tout en renforçant ses muscles. L’intérêt de cette méthode réside aussi dans la possibilité d’activer certains groupes musculaires ciblés, ce qui est essentiel dans les cas de paralysie partielle ou d’atrophie musculaire. De plus, l’EMS favorise la circulation sanguine et réduit le risque d’escarres chez les patients alités. En associant la technologie de stimulation aux éléments ludiques des jeux vidéo, la thérapie devient plus attractive, moins douloureuse et plus efficace. Le patient n’est plus passif : il interagit, joue, progresse, tout en retrouvant ses capacités physiques à son rythme.

Les objets connectés. 

Les objets connectés, devenus incontournables dans le monde du sport et du bien-être, trouvent également leur place dans les programmes de rééducation physique. L’un des dispositifs les plus utilisés est le Blazepod, un système composé de petits pods lumineux qui réagissent à la pression, au toucher ou au mouvement. Lorsqu’ils sont intégrés dans un parcours de rééducation ou dans un jeu vidéo, ces objets permettent d’évaluer la réactivité, la coordination œil-main et la rapidité d’exécution. Pour les patients ayant subi un AVC ou un traumatisme physique, ce type d’exercice est extrêmement bénéfique. Les pods s’allument selon un schéma programmé, incitant le patient à se déplacer, tendre le bras, ou encore se pencher pour les éteindre. Cela développe à la fois l’attention, la mémoire de travail et les réflexes. Couplés à des jeux vidéo, ces objets peuvent transformer une séance de rééducation en défi interactif. Le patient est stimulé mentalement et physiquement sans même s’en rendre compte. Cette interaction dynamique permet aussi aux thérapeutes de mesurer les progrès avec précision grâce aux données collectées automatiquement. Les objets connectés introduisent une forme de rééducation à la fois technique, mesurable et engageante, idéale pour stimuler les patients au quotidien.

Jeux vidéo et schizophrénie : cognition et bien-être.

Au-delà des troubles physiques, les jeux vidéo trouvent aussi leur utilité dans la rééducation cognitive et la prise en charge de certaines pathologies mentales comme la schizophrénie. Ce trouble, qui affecte la perception de la réalité et les interactions sociales, peut engendrer des difficultés cognitives importantes : problèmes de mémoire, d’attention, de planification ou de prise de décision. Des jeux spécialement conçus ou adaptés permettent aujourd’hui de travailler ces fonctions de manière ciblée et motivante. Par exemple, des jeux de stratégie ou de réflexion demandent au joueur de résoudre des énigmes, de gérer des ressources ou de prendre des décisions rapides. Cela stimule les fonctions exécutives et favorise la concentration. Mais les bienfaits vont au-delà de l’aspect cognitif. Jouer permet également de réduire le stress, de rompre l’isolement social et d’améliorer l’humeur. Certains jeux proposent même des scénarios qui simulent des interactions sociales, aidant ainsi les patients à reprendre confiance dans leurs compétences relationnelles. Cette approche ne remplace pas un suivi médical ou thérapeutique, mais elle agit comme un outil complémentaire. Le jeu devient ainsi un espace sécurisé où le patient peut apprendre, échouer, recommencer et progresser, dans un environnement stimulant et sans jugement.

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