Healthcare

La médecine régénérative: vers un changement de paradigme thérapeutique

juin 26, 2025
par Justine Doyen

Une révolution est en marche : celle de la médecine régénérative. Grâce aux progrès de la biotechnologie et de la chirurgie robotique, cette nouvelle médecine vise à stimuler les capacités d’autoguérison du corps pour un avenir thérapeutique profondément remodelé.

De la substitution à la régénération.

Longtemps, la médecine a fonctionné sur un principe de substitution : remplacer un tissu abîmé par une prothèse, ou greffer un élément étranger pour compenser une défaillance. La médecine régénérative, elle, propose un changement de regard. « La médecine régénérative, ce n’est pas remplacer, c’est stimuler le corps pour qu’il se reconstruise lui-même », résume Valentin Henriet, ingénieur clinique chez CERHUM, start-up liégeoise créatrice de MyBone® Custom. Cette technologie se traduit concrètement par la conception d’implants osseux sur mesure en céramique bioactive, imprimés en 3D à partir des données du patient. 

Ces structures agissent comme des échafaudages qui encouragent le corps à régénérer son propre tissu osseux. « Notre implant devient le déclencheur de la régénération. Il ne remplace pas l’os, il en relance la formation naturelle », poursuit Henriet. Une manière de redonner au patient un tissu véritablement vivant et fonctionnel, sans recours à des matériaux permanents.

Le rôle clé de la chirurgie robotique dans la régénération.

La chirurgie robotique peut faciliter la régénération quand une précision optimale est requise lors de l’intervention. C’est le domaine d’expertise du Docteur Alexandre Mottrie, fondateur de l’ORSI Academy, l’un des centres européens de référence en formation chirurgicale avancée. Pour lui, la médecine régénérative s’inscrit dans la continuité des efforts pour minimiser le traumatisme chirurgical et maximiser la précision : « Nous passons d’une logique de réparation mécanique à une médecine où le tissu reconstruit est vivant, fonctionnel et issu du patient lui-même. »

La précision des gestes devient alors un enjeu crucial. En régénération, l’erreur de quelques millimètres peut compromettre le succès du processus biologique. « La régénération ne se fera pas sans une parfaite maîtrise des gestes chirurgicaux. L’ingénierie cellulaire et tissulaire a besoin d’un environnement opératoire contrôlé au millimètre près », insiste le Docteur Mottrie. Les plateformes robotiques permettent non seulement cette rigueur, mais offrent aussi une visualisation et un accès à des zones complexes, ouvrant la voie à des interventions plus fines, plus ciblées, et donc plus compatibles avec les processus de régénération.

« L’ingénierie cellulaire et tissulaire a besoin d’un environnement opératoire contrôlé au millimètre près.»

— Docteur Mottrie • Fondateur de l’ORSI Academy

Une convergence entre ingénierie, biologie et pratique clinique.

La médecine régénérative est par essence interdisciplinaire. Elle ne peut exister sans une collaboration étroite entre chercheurs en matériaux, biologistes cellulaires, cliniciens et chirurgiens. La fabrication d’un implant osseux sur mesure ne se fait jamais sans l’avis du praticien. L’implant de CERHUM est conçu sur mesure à partir des données scanner, en fonction du patient et de la stratégie opératoire. « Bien que l’implant n’efface pas l’intervention du chirurgien, il prolonge les effets de l’acte posé, en renforce la précision et confirme son importance dans le processus de régénération », souligne Valentin Henriet.

Même vision du côté de l’ORSI Academy, où l’on forme une nouvelle génération de chirurgiens à travailler en lien avec l’innovation biomédicale. L’objectif : rendre les techniques régénératives accessibles, reproductibles, et sécurisées. Le Docteur Mottrie y voit un changement culturel autant que technique : « Ce n’est pas juste une avancée technologique. C’est une redéfinition de notre rapport au corps, à la maladie et à la guérison. »

La médecine régénérative n’est donc plus une promesse lointaine : elle est déjà en train de redéfinir des pratiques concrètes dans les blocs opératoires, les laboratoires et les centres de formation. Grâce à la synergie entre technologie, biologie et expertise clinique, les patients peuvent espérer des traitements plus naturels, plus durables, et souvent mieux tolérés. 

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