Le chemin vers une vie longue et saine
Dans un monde où les soins de santé sont souvent associés au traitement des maladies, la prévention mérite une place de choix dans le débat. Une intervention précoce et des choix de vie conscients sont essentiels à cet égard.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : notre pays compte un très grand nombre de malades. Cela va des travailleurs en arrêt maladie prolongé aux maladies chroniques, en partie dues au vieillissement de la population. Cela crée non seulement une forte pression sur notre système de santé et ses professionnels, mais entraîne également une augmentation des coûts. La prévention peut offrir une des solutions, car son objectif est de permettre aux gens de rester en bonne santé le plus longtemps possible en prévenant les affections ou en les dépistant précocement.
Iris De Schutter, chef du département Politique de Santé Préventive au sein du Département des Soins, s’efforce, avec son équipe, d’accroître le gain de santé au niveau de la population. Elle précise : « Pour nous, le gain de santé ne signifie pas seulement vivre plus longtemps, mais surtout vivre en bonne santé plus longtemps. »
Un mode de vie sain
L’effet d’une politique de santé préventive n’est pas immédiatement visible. Cela signifie qu’il faut instaurer une politique durable et à long terme pour tous les groupes d’âge de la population et prévoir un cadre adapté pour travailler dans ce sens. Iris De Schutter mise donc sur trois formes de soins préventifs : « Nous avons trois équipes au sein de notre département. Elles travaillent sur la promotion de la santé et le dépistage précoce, tels que les dépistages du cancer ou le dépistage néonatal ; la lutte contre les maladies infectieuses et la vaccination, c’est-à-dire la préparation et la mise en œuvre de la politique de vaccination en Flandre ou la lutte contre les maladies infectieuses comme la COVID-19 ; et la santé environnementale, où nous essayons de limiter l’impact sanitaire des facteurs environnementaux à risque. »
Toutes les équipes œuvrent dans le cadre des objectifs de santé définis en collaboration avec divers acteurs et experts, et approuvés par le gouvernement flamand et le Parlement flamand. La collaboration est donc cruciale pour obtenir le résultat escompté. « D’une part, nous essayons de sensibiliser les citoyens et les prestataires de soins à la santé et à un mode de vie sain. D’autre part, nous entreprenons diverses initiatives environnementales pour créer un environnement favorable à la santé. Ainsi, nous travaillons avec les autorités locales, avec les écoles pour ne plus installer de distributeurs de sodas, ou avec les cantines sportives pour proposer, à côté des boissons alcoolisées, des alternatives saines. La sensibilisation seule ne suffit pas ; il faut aussi passer à l’action », explique Iris De Schutter.
Dépistage et intervention précoces
Outre la promotion d’un mode de vie sain, un aspect clé des soins préventifs est le dépistage précoce de certaines maladies. Le Centre de Détection du Cancer (CvKO) réalise ainsi, pour le compte du gouvernement flamand, des dépistages du cancer auprès de la population. Son directeur, Patrick Martens, explique : « Nous effectuons des programmes de dépistage pour le cancer du sein, le cancer du col de l’utérus et le cancer colorectal. Cela inclut l’information et la sensibilisation, l’envoi des invitations, le traitement et la communication des résultats, l’assurance qualité et le suivi. Notre public cible comprend environ 1,6 million de Flamands que nous invitons chaque année à agir, et l’objectif final est d’améliorer les chances de survie et la qualité des soins.
Nous savons, par exemple, que les chances de survie d’une personne atteinte d’un cancer du sein sont deux fois plus élevées si elle participe au dépistage, ce qui a un impact considérable. »
Et pourtant, tout le monde ne prend pas autant soin de sa santé. « En cas de dépistage positif, un examen complémentaire est nécessaire. Or, nous constatons que, pour le cancer du col de l’utérus, 19 % des personnes ne font rien après un résultat anormal, et 16 % ne donnent pas suite au test de dépistage du cancer colorectal », explique Patrick Martens. Nous devons donc tous faire mieux et prendre en main notre santé. Les outils sont à notre disposition, mais c’est à nous de les utiliser, car quoi de plus important que notre santé ?