Promouvoir la durabilité grâce à une gestion durable des soins de santé
Pour atteindre les objectifs climatiques fixés, chacun doit apporter sa pierre à l’édifice : l’industrie lourde, les entreprises, les ménages, les pouvoirs publics et… le secteur des soins. Ce dernier fait déjà sa part et déploie des efforts notables.
Quand on pense à des initiatives durables comme les bâtiments économes en énergie, le traitement des déchets et les flux de produits circulaires, on pense peut-être immédiatement à des secteurs comme la chimie. Pourtant, le secteur des soins de santé doit également fournir des efforts indispensables, notamment en raison de la culture de l’usage unique qui le caractérise, avec des produits jetables comme les blouses et les gants de protection. L’un des hôpitaux qui s’engage activement dans une démarche durable est l’hôpital gantois Maria Middelares, qui a récemment reçu pour la troisième fois la Charte Entrepreneuriat Durable de Voka.
Plan d’action annuel
« Nous avons réalisé une double analyse de matérialité et, en 2020, nous avons créé une équipe Green Team spéciale », explique Eveline Van Poucke, collaboratrice du département technique, « avec pour slogan prendre soin d’aujourd’hui pour demain. Sous la direction du Green Team et avec le soutien du comité directeur E de Maria Middelares, les employés, à tous les niveaux, intègrent autant que possible des pratiques respectueuses de l’environnement. Dans le passé, il y avait des initiatives ponctuelles, mais grâce au Green Team, nous avons pu les intégrer beaucoup plus systématiquement dans l’organisation – d’autant plus que l’intérêt pour la durabilité a considérablement augmenté. Notre plan d’action annuel est basé sur les cinq piliers de la durabilité et les 17 objectifs de développement durable des Nations Unies. Nos actions sont évaluées par une équipe indépendante d’experts. »
Les actions concrètes incluent l’utilisation des eaux pluviales pour les toilettes, une meilleure gestion des déchets, la mise à disposition de voitures partagées pour les employés, etc. L’installation de panneaux solaires est un peu plus compliquée, car la structure des toits de l’hôpital ne s’y prête pas vraiment – mais lorsqu’un service déménage ou est rénové, cela devient une priorité. Les hôpitaux consomment également beaucoup d’eau, mais AZ Maria Middelares dispose de sa propre station d’épuration, ce qui est rare dans le secteur hospitalier.
« Notre plan d’action annuel est basé sur les cinq piliers de la durabilité. »
Une solution circulaire
Bien entendu, il ne faut pas seulement se concentrer sur les hôpitaux dans le secteur des soins. Les fournisseurs de matériel et de produits de soins, ainsi que les entreprises de traitement des déchets médicaux, fournissent également des efforts considérables. Une initiative notable à cet égard est la nouvelle collaboration entre Milgro, un prestataire de services indépendant spécialisé dans la gestion des déchets pour les entreprises, et Blue2Green, un expert en techniques de recyclage innovantes pour le secteur des soins. Ensemble, ils permettent de décontaminer et de recycler les déchets médicaux infectieux. Cela offre une solution beaucoup plus durable et circulaire, car ce type de déchets est encore le plus souvent incinéré. Désormais, ils sont recyclés via une chaîne de tri en matières premières de haute qualité qui peuvent plus facilement réintégrer le circuit. Cette initiative pourrait faire une grande différence, car plus de 3 000 tonnes d’aiguilles, de tissus, de tubes en plastique et d’autres déchets provenant des établissements de soins finissent chaque année à la poubelle.
Du travail en perspective
« Le secteur des soins est à un tournant important. La demande croissante de soins, combinée à la nécessité de réduire l’impact environnemental, exige une transformation », déclare Cees Duijn, expert senior en gestion des déchets chez Blue2Green. « Il est incroyable de voir combien de déchets médicaux sont encore incinérés aujourd’hui. Le traitement des déchets médicaux est beaucoup trop linéaire, et nous voulons y remédier avec Milgro. Il reste encore beaucoup à faire, mais la décontamination et le recyclage doivent devenir la nouvelle norme, afin de franchir une étape majeure vers un secteur des soins circulaire. »
Van Poucke partage l’avis selon lequel la réduction des déchets est probablement le plus grand défi pour le secteur. « Oui, nous aimerions installer une éolienne ou de nombreux panneaux solaires. Mais, honnêtement, je pense qu’il reste encore beaucoup à faire en matière de recyclage de tous ces matériaux à usage unique. Ce qui est cependant le plus important, c’est que tous les acteurs des soins regardent dans la même direction : celle d’un avenir durable. »