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Flexi-jobbers: les sauveurs en période de crise

septembre 18, 2024
par Tara Troch

Grâce au statut flexi-job, il est possible de gagner un revenu complémentaire à son emploi principal ou à sa pension. Depuis début 2024, ce système s’est élargi à plus de 20 secteurs. Cette expansion offre de nombreux avantages, mais introduit également de nouvelles règles.

Bart Ceulemans, Responsable communication et marketing chez Bakkers Vlaanderen 

Quels sont les principaux changements dans votre secteur depuis la réforme des flexi-jobs en janvier 2024 ?

« La réforme des flexi-jobs a introduit des changements notables dans le secteur de la boulangerie. Le plus grand ajustement est l’augmentation du coût pour l’employeur. En revanche, l’administration a été simplifiée, et des contrôles plus stricts sur les conditions de travail ont été instaurés. De plus, on accorde plus d’attention à la formation des flexi-jobbers pour améliorer leur employabilité et la qualité du travail. »

Les flexi-jobbers représentent-ils une menace pour la qualité des emplois et les travailleurs fixes ?

« Nous comprenons les préoccupations, mais dans des secteurs où une expertise technique est requise, les flexi-jobbers ne menacent pas les employés fixes. Nous voyons ces postes flexibles comme un soutien pour absorber les pics d’activité, tout en maintenant de bonnes conditions de travail et en formant ces employés pour préserver la qualité du service. »

Quelles évolutions positives ou négatives avez-vous observées récemment ?

« Les aspects positifs incluent la demande croissante de produits artisanaux et sains, qui nous poussent à innover. Cependant, les coûts des matières premières et de l’énergie augmentent, ce qui réduit les marges. Le marché du travail reste tendu, malgré l’aide des flexi-jobbers. »

Jens D’Aes, Entrepreneur funéraire chez cornelis-janssens à Aartselaar 

Quels changements avez-vous observés dans votre secteur avec la réforme de 2024 ?

« Nous avons attendu longtemps cette législation. Comme la restauration, notre secteur connaît des périodes de forte et faible activité. Pendant les pics, il y a un besoin urgent de renforts en flexi-job. L’augmentation de la flexibilité horaire, la simplification administrative et l’adaptation des conditions salariales sont des changements majeurs qui bénéficient à la fois aux employeurs et aux employés. »

Les flexi-jobbers menacent-ils la qualité de l’emploi des salariés fixes ?

« Sur la base de notre expérience, c’est tout le contraire. Nos employés fixes collaborent étroitement avec les flexi-jobbers, ce qui permet une meilleure répartition des tâches. Nous ne constatons aucune menace pour la qualité des emplois de nos travailleurs permanents. »

Quels avantages ou inconvénients observez-vous depuis cette réforme ?

« Les flexi-jobs représentent une réelle valeur ajoutée dans notre secteur. Le processus administratif est simple, et les flexi-jobbers conservent une grande partie de leur salaire net. Cela en fait une situation gagnant-gagnant pour tout le monde. Cette flexibilité nous permet de réagir rapidement aux périodes de forte activité tout en offrant des conditions de travail attractives. »

Tom Wuyts, Propriétaire de Horeca Belgique 

Quels sont les principaux changements depuis la réforme des flexi-jobs en 2024 dans votre secteur ?

« Un des principaux ajustements est la hausse de 3% des cotisations patronales de la sécurité sociale, qui passent de 25% à 28%. Cela représente un coût supplémentaire pour nous. Les travailleurs ne bénéficient plus de l’exonération fiscale totale et un plafond de 12 000 € annuels a été instauré. Bien que les flexi-jobs aient été créés pour compenser l’instauration de la caisse blanche dans l’horeca, cela devient de plus en plus difficile pour notre secteur. »

Les flexi-jobbers menacent-ils les travailleurs fixes ?

« La qualité du travail dépend de chaque employé, qu’il soit permanent ou flexi-jobber. Un bon flexi-jobber peut bien s’intégrer s’il travaille régulièrement. Toutefois, avec l’augmentation des coûts pour les employeurs, cela peut poser un risque pour les salariés fixes. »

Quels aspects positifs ou négatifs observez-vous dans votre secteur ?

« Un point positif est que les entreprises horeca sont désormais mieux perçues comme des entreprises rentables. Cependant, de moins en moins de gens veulent travailler ou prendre des jobs supplémentaires à cause des lourdes charges fiscales. Pour moi, l’horeca reste le plus beau secteur, celui qui connecte les gens. J’espère que la complexité administrative sera allégée, rendant le secteur plus viable, avec des prix plus bas pour les consommateurs et plus de choix pour les employeurs. »

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